Nous voici rendus ce dimanche 5 Juin 2011 à Portes les Valence pour notre finale :
la finale du Championnat Sud est Philiponeau !
Le Compte rendu par FF |
Ce Dimanche, la saison des Juniors trouvait son épilogue avec la finale du Challenge Sud-Est. Les récents bons résultats avaient permis à l'équipe de se trouver un nouveau défi : "essayer de remporter le Challenge Sud-Est contre le club voisin et ami des Vallons de la Tour". Les statistiques d'avant-match étaient simples. Les Vallons de la Tour l'avaient emporté à l'aller sur le terrain de l'Entente alors que notre équipe se cherchait et nous avions rendu la pareille à nos homologues en gagnant chez eux au moment où les choses étaient difficiles pour eux. Chacun s'imaginait donc un scénario palpitant, une finale ouverte et caressait secrètement l'espoir de ramener le trophée en banlieue lyonnaise. C'est d'ailleurs surprenant de voir à quel point la trajectoire des deux équipes se ressemblait à l'approche du coup d'envoi. Une saison faite d'espoirs déçus, de désillusions, d'accrocs internes dans les deux collectifs. Avant de rebondir chacun de son côté pour retrouver des couleurs en Challenge. Et finalement se donner rendez-vous à Portes-les-Valence pour la belle...
Alors, maintenant que tout est fini, que dire de cette finale ?
Il faudrait d'abord commencer par le score : 43/15 pour les Vallons de la Tour, 22/7 à la mi-temps. 6 essais à 2 pour les Isérois, un vrai récital de rugby offensif débouchant sur un titre incontestable pour une équipe incontestée sur le terrain 70 minutes durant.
Nous avions tout de même bien débuté, masquant nos lacunes du jour. Après une pénalité, nous avions marqué un essai par David Nadal pour mener 7/3. Nous y croyions à ce moment. Avant de prendre un essai, puis un autre, et encore un autre pour compter déjà 15 points de retard à la pause. La messe était déjà dite à mi-chemin et la seconde mi-temps ne fut qu'une douloureuse période de trop sur cette fin de saison. Nous fûmes dépassés dans tous les compartiments du jeu, battus défensivement, sevrés de ballons. Maladroits, tristes au jeu et à l'inspiration. Hors du coup, simplement ! Le coup de sifflet final apparut comme un soulagement pour l'équipe résignée et son encadrement abattu. Surpris de prendre une telle leçon face à une équipe... méconnaissable. Il n'y eut pas de larmes, celles-ci avaient déjà coulé une semaine plus tôt. Elles étaient de bonheur, je me rappelle. C'est tellement mieux comme cela. Et puis, pleurer aurait été irrespectueux en laissant croire que l'on aurait été floué, que l'on aurait rivalisé sans réussite. Il n'y eut que ce goût amer dans la bouche. Cette sensation de n'avoir pas été à la hauteur, de ne pas y être arrivés. Pire même, ce sentiment désarmant de n'avoir jamais eu l'occasion de gagner ce match. Tant pis pour nous. Nous serons bons perdants pour respecter les jolis vainqueurs que nous fûmes auparavant. Le temps de récupérer la coupe, de remercier les officiels et de saluer les vainqueurs que nous nous dépéchâmes de quitter le champ de jeu avec ce drôle de sentiment d'être à poil, à la vue de tout le monde. Gênés et mal dans notre peau. La douche, le casse-croûte, quelques bières. Personne ne parla trop du match, joueurs et supporters. Il fallait partir vite pour oublier. Rentrer chez nous pour tirer un trait sur ce moche Dimanche de Juin.
Je me souviens, qu'à ce moment là, le car parti, le silence a rapidement fait place aux chants des joueurs. Comme si l'on se retrouvait après avoir passé un mauvais moment, au sortir d'une longue absence. Tout le temps du retour ne fut que chants, rires et camaraderie entre copains enfin retrouvés. C'est bizarre de devenir vraiment soudés au moment où l'histoire se termine, où il va falloir se quitter. Partir chacun dans son club et se dire que l'on ne croisera plus les autres qu'en qualité d'adversaire, au lieu du compagnon de jeu d'hier. Cela resserre peut-être encore plus les choses et les cœurs, rend les moments fraternels plus intenses. C'est souvent lorsque l'on quitte les siens, qu'ils ne sont plus là que l'on se rend compte de ce qu'ils représentent. Alors, chacun a chanté sa joie. Sa joie et sa fierté d'avoir participé à cette finale, d'avoir vécu cette drôle de saison parfois difficile et d'être resté là, dans le groupe. Malgré les moments pourris que l'on a vécus. La gloire de cette bande de copains est bien là, pas de doutes. Au-delà des résultats de la saison, des conceptions tactiques, stratégiques de chacun, des analyses de tous, ce groupe a traversé sa saison tempétueuse et n'a pas quitté le navire. Voilà qui vaudra toutes les victoires du monde, qui apprendra bien plus que toutes les situations d'entraînement de la saison réunies. Tenir, ensemble, malgré tout. Aller au bout de l'aventure... Finalement, au fur et à mesure que les kilomètres s'égrainaient pour revenir chez nous, je me suis rendu compte de l'affection que j'ai pour chacun d'eux. Plus encore que je ne le pensais ! Je me suis dit qu'ils ont sûrement rendu mes peines plus douces, mes inquiétudes plus légères sans s'en apercevoir. Et le but du sport, du jeu n'est-il pas là finalement un peu aussi : prendre du plaisir et en redonner aux autres qui suivent, partager ?
Cette saison mal embarquée me manquera finalement. Mes colères, mes coups de gueule, mes dépits partagés avec mes collègues d'entraînement me manqueront.
Cette belle fin d'aventure me restera longtemps en mémoire, grâce à ce site et la sympathique aventure qu'il narre. Et dire que certains ont cru qu'il ne servait à rien... !
Pour finir, une fois arrivés, nous avons fait une dernière halte pour ne pas partir sans partager encore un peu. Nous avons pris une poignée de copains sous le bras et sommes allés apporter la Coupe à Justine dans sa chambre d'hôpital. Tous ne pouvaient pas venir, mais leur cœur y était, pas de doute. Justine viendra bientôt leur ramener leur trophée et leur faire la bise un par un, reconnaissante. Elle rira sans doute aux éclats avec son frère avant d'emporter les siens dans son tourbillon de bonne humeur, comme à chaque fois qu'elle est en compagnie de ce groupe impétueux, nerveux de quelquefois. Fière d'avoir vécu cette aventure en leur compagnie, heureuse du tour qu'elle aura joué au destin malgré ses cicatrices, rieuse.
Alors que personne ne sait encore à l'instant qui écrira la suite de l'histoire, le dernier mot sera pour les joueurs, ceux qui resteront demain en Juniors, l'année prochaine.
Mon dernier conseil sera : « Portez haut les couleurs de votre équipe, soyez confiants, solidaires. S'il advenait que vous puissiez ne pas céder aux sirènes des recruteurs de tout poil alentour et que vous arriviez à faire vivre encore l'année prochaine cette équipe et ses couleurs, vous auriez accompli une belle mission. Et, qui sait, peut-être pourriez-vous même donner envie à vos copains d'ailleurs de vous rejoindre dans cette aventure, cette Entente, cette équipe. Finalement pas plus mauvaise qu'une autre ailleurs, qui ne doit sa réussite qu'à l'envie de ses membres et où l'on apprend le rugby et les valeurs qui l'accompagnent pas plus mal qu'ailleurs. En respectant l'adversaire mais sans faire de complexes. Qui sait... »
Merci à tous pour cette belle année...
"La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard." Confucius |
Les résultats :
EMS BronXV -RC Mions-Rhône Sportif | Vallons de la Tour-Corbelin | 15 - 43 |
Les images :